La vidéo a fait le tour du monde. Les actes de tortures sont incontestables, les auteurs tout comme les victimes, sont clairement identifiables et l'affaire confirme une situation sur laquelle circule énormément de documents et de témoignages, régulièrement compilés et publiés par les organisations de défense des droits de l'Homme.
Ce qui est plutôt inhabituel, c'est la traduction des accusés en cour martiale et les déclarations présidentielles sur le fait qu'il n'y a pas d'immunité pour les auteurs de tels actes. En général, c'est faux, mais le président indonésien Yudhoyono est manifestement très embarrassé par cette affaire qui le place (lui, son administration et ses forces armées) en fâcheuse posture sur la scène internationale.
Au mauvais moment
A quelques jours de la visite du président des Etats-Unis en Indonésie, cette comparution des quatre soldats tortionnaires apparaît comme une sorte de « figure imposée ». Surtout qu'il est question d'une reprise de la coopération américaine avec les forces spéciales indonésiennes, après une douzaine d'années de suspension (notamment en raison de leur mauvaise réputation).
Il faut préciser que Jakarta est un élément déterminant pour les Etats-Unis dans la lutte antiterroriste, en particulier contre la branche asiatique de l'organisation al-Qaïda (très active dans la région).
Notez enfin que les quatre hommes ont comparu pour « désobéissance », et non pas pour « torture » mais qu'ils encourent tout de même des peines de prison.