Les Indonésiens « comprennent » le report de la visite d'Obama

La loi sur la réforme de la santé que le Congrès américain doit voter dimanche 20 mars 2010 contraint le président américain à repousser une nouvelle fois son voyage en Indonésie. Barack Obama qui a vécu une partie de sa jeunesse à Jakarta est particulièrement attendu dans l'archipel. Si les préparatifs vont bon train pour accueillir «Barry», l'enfant du pays, les Indonésiens prennent avec bienveillance le report de sa  visite, désormais annoncée pour le mois de juin prochain.

Avec notre correspondante à Jakarta, Solenn Honorine

Depuis trois semaines, les enfants de l’école primaire de Besuki répètent deux fois par jour leur chanson composée spécialement pour le président américain. « Le nasi goreng et les rambutans t’attendent ici », chantent-ils, en référence aux nourritures typiquement indonésiennes dont Barack Obama raffolait quand il était enfant.

De son côté, Hajj Hasimah, leur directrice, ne se laisse pas abattre par ce nouveau délai dans la visite présidentielle. « S’il ne vient pas du tout, on sera déçus alors ! Mais on comprend. Il a tellement d’impératifs ! », explique-t-elle en riant.

L'Indonésie attend Barack Obama à bras ouverts

Les deux chefs d’Etats concernés par la tournée asiatique du président américain ont  réagi pareillement à l’annonce de ce changement de programme. Le Premier ministre australien Kevin Rudd a souligné pour sa part qu’il serait heureux de recevoir le président américain n’importe quand, tandis que le palais présidentiel indonésien explique qu’il ne faut pas être déçu par le report, jugé compréhensible au vu des impératifs de la politique intérieure américaine.

L’annonce toutefois n’intervient que quatre jours à peine avant l’arrivée prévue de Barack Obama en Indonésie, pays où il était attendu à bras ouverts, surtout par ceux qui l’ont connu enfant comme Coenraad Satjakoesoemah, aujourd'hui âgé de 79 ans.
« Pour nous, c’est sûr, lui c’est Barry, le gosse du village. Les vieilles comme ma femme elles vont toutes vouloir le serrer dans leurs bras. Mais je les ai bien prévenues, elles n’auront pas le droit », confie-t-il.

Comme une visite reportée ne veut pas dire annulée, les enfants de l’ancienne école primaire de Barack Obama peuvent toujours espérer que leurs longues répétitions en l’honneur de l’ancien élève le plus célèbre de leur école n’auront pas été en vain.

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