Les Américains n'en sont pas encore au point de reprendre l'entraînement militaire des forces spéciales indonésiennes. La fracture a été profonde, à la suite des exactions commises par cette unité d'élite. Washington renoue avec prudence mais le contact est rétabli.
Le secrétaire d'Etat américain à la défense, Robert Gates, l'a annoncé très officiellement, à la suite d'un entretien avec le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono. C'est une marque de confiance non négligeable, un geste important vis à vis du gouvernement de la première nation musulmane du monde.
L'armée américaine va renouer le contact, dans un premier temps en conviant les membres de l'unité d'élite à « des conférences sur les droits de l'Homme ou encore les processus de décision militaire », mais ne reprendra pas pour l'instant l'entraînement de Kopassus, a affirmé Robert Gates.
Graves violations des droits de l'homme
A Jakarta, des organisations de défense des droits de l'homme trouvent ce geste toutefois prématuré. Ils demandent, à l'instar d'Usman Hamid, de la Commission chargée des disparus et victimes de violences (Kontras), que tous les militaires du Kopassus impliqués dans les violations des droits de l'homme soient d'abord évincés de l'armée, et traduits en justice.
Un haut responsable américain affirme qu'une douzaine de personnes ont été sorties des rangs de cette unité ces derniers mois. En mai de cette année, un groupe de parlementaires américains s'était inquiété de l'impunité dont bénéficiaient les anciens commandos indonésiens qui avaient sévi du temps du dictateur Suharto, et leurs officiers, à l'origine de graves violations des droits de l'homme entre 1997 et 1998 au Timor Oriental.
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