Avec notre correspondant à Pékin, Joris Zylberman
Mettre en résidence surveillée n’empêche plus l’activisme politique en Chine. Enfermée chez elle depuis sa visite à son mari pour lui annoncer son prix Nobel, Liu Xia semble arriver encore à utiliser le réseau de la dissidence chinoise dans son pays comme à l’étranger.
Impossible de le vérifier pour l’instant, mais Yang Jianli, exilé aux Etats-Unis affirme avoir diffusé une lettre ouverte signée de l’épouse de Liu Xiaobo. Elle appelle une centaine de militants des droits de l’homme à se rendre, le 10 décembre 2010 à Oslo, pour recevoir la récompense à la place de son mari emprisonné. Yang a déjà dit qu’il irait avec d’autres, sans les citer.
Les deux frères de Liu ont également fait savoir qu’ils viendraient en Norvège. L’un des deux s’est déjà vu refuser une visite à la prison du dissident. Il est donc fort à parier que le gouvernement chinois fasse tout pour empêcher les deux frères, et même quiconque proche de Liu Xiaobo, de sortir de Chine pour la cérémonie du Nobel.
D’ailleurs, l’un des activistes cités dans la lettre de Liu Xia a été brièvement arrêté jeudi dernier, 21 octobre. Cui Weiping se rendait à l’ambassade tchèque à Pékin pour un gala. La police l’a mise en garde à vue, avant de la renvoyer chez elle. Un premier avertissement sans frais.