Le Premier ministre japonais demande la libération du Prix Nobel de la paix chinois

Cinq jours après l’attribution du prix Nobel de la paix au dissident chinois Liu Xiaobo, et au risque de raviver les tensions entre Tokyo et Pékin, Naoto Kan, Premier ministre du Japon, a demandé ce jeudi 14 octobre 2010 la libération du dissident. Il appelle également la Chine à respecter les droits de l’homme. Une prise de position jugée tardive et dénoncée dans le pays.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

Naoto Kan se souvient aujourd’hui que jadis, il fut un militant des droits de l’homme. Et il est forcé par son opinion publique qui trouve insupportable ces capitulations à répétition devant la Chine, de sortir de cinq jours d’un silence assourdissant, pour évoquer pour la première fois devant le Parlement japonais, l’attribution d’un premier prix Nobel à la Chine, celui de la paix, et demander du bout des lèvres, la libération du dissident chinois Liu Xiaobo.

Un manque de courage dénoncé

Naoto Kan trouve « souhaitable que le Prix Nobel de la paix soit libéré au nom des libertés fondamentales qui doivent être aussi garanties en Chine ». Le Premier ministre japonais a été accusé d’avoir capitulé devant la Chine a propos d’un groupe d’îles revendiquées par les deux pays.

« Un petit pays comme la Norvège a plus de courage que le Japon , estime le gouverneur de Tokyo Shintaro Ishihara. C’est grâce à la Norvège et son attribution du prix Nobel de la paix au dissident chinois, que nous avons pu obtenir la libération d’un de nos hommes d’affaires arrêté en Chine. Le gouvernement de centre gauche de Naoto Kan n’a pas le courage de la Norvège ni d’ailleurs les médias japonais qui n’osent pas critiquer la Chine à cause du passé, de l’histoire qui continuent de diviser nos deux pays », assure le gouverneur de Tokyo.

De son côté, Pékin maintient sa position en affirmant que donner le prix Nobel à Liu Xiaobo revient à « encourager le crime ».

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