Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Les relations Nord-Sud s'améliorent timidement. Depuis son élection il y a trois ans, le président sud-coréen, le conservateur Lee Myung-bak, avait pourtant conditionné toute aide alimentaire au Nord aux avancées sur le dossier nucléaire. Le torpillage de son patrouilleur en mars dernier avait confirmé Séoul dans son refus de tout envoi de nourriture.
Mais, depuis quelques mois, le régime de Pyongyang qui doit gérer un délicat processus de succession dynastique, veut calmer les tensions. Il a ainsi consenti à organiser fin octobre, pour la première fois depuis un an, des réunions de familles séparées par la frontière. La Corée du Nord a aussi exprimé son intention de reprendre les pourparlers sur sa dénucléarisation. L'envoi par Séoul de ces 5 000 tonnes de riz est donc une réponse positive à ces signaux envoyés par le Nord.
Mais cette aide est en réalité une goutte d'eau dans l'océan. La Corée du Nord voit sa situation humanitaire empirer. Les inondations qui l'ont frappé en août ont fait des ravages, et selon l'ONU, son déficit alimentaire s'élève à 1,1 millions de tonnes de céréales par an.