Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Pas moins de 2 000 nouveaux véhicules sont mis en circulation tous les jours à Pékin. Le boom de l’automobile en Chine, c’est d’abord ces bouchons même le week-end dans les avenues de la capitale : ça coince, les chauffeurs pestent, vocifèrent mais finissent toujours par s’en racheter une : la voiture cheng jiu gan, symbole de réussite sociale dans le pays.
Selon le rapport de l’Association chinoise des constructeurs automobiles, 17 millions d’unités devraient être écoulées en 2010, comme l’explique Alexis Vanier, porte-parole de Peugeot Citroën à Pékin :« En 2004, le marché chinois, c’était un marché de la taille d’un grand marché européen : France, Italie, Grande-Bretagne. En 2008, c’était le deuxième marché mondial devant le Japon, derrière les Etats-Unis. En 2009, c’est le premier marché mondial mais avec un taux d’équipement qui est extrêmement bas : 30 véhicules pour 1 000 habitants. D’ici dix ans, la Chine ce sera 1/3 des ventes mondiales d'automobiles dans le monde. On estime à peu près à 25 millions le nombre de véhicules particuliers vendus par an en Chine dans dix ans ».
Des chiffres qui donnent le tournis aux constructeurs du monde entier. Le constructeur français PSA vient d’annoncer la construction d’une troisième usine à Wuhan. Nissan vise 10 % d’un marché très concurrentiel avec la montée des constructeurs locaux, le chinois BYD espérant atteindre la première place d’ici à 2025. Sans compter le luxe, même deux plus fois plus chères qu’en Europe les grosses allemandes s’arrachent. Alors que les disparités s’accentuent dans le pays, les ventes de berlines s’envolent : + 150 % depuis le début de l’année.