Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
La plupart des signataires étaient déjà à l’origine de l’appel à la libération de Liu Xiaobo en février dernier. Ce ne sont pas des inconnus mais des voix qui ont compté dans le Parti communiste. Li Rui, l’ancien secrétaire personnel de Mao Tse Toung, Hu Jiwei l’ancien rédacteur en chef du Quotidien du peuple, Li Bu l’ancien vice-directeur de l’agence Chine Nouvelle. On y retrouve aussi des intellectuels, Chang Jang Ping l’ancien directeur de l’université de la Justice de Chine ou encore Sha Yexin l’actuel vice-président de l’association des écrivains de théâtres de Shanghai.
Ces hommes ont longtemps relayé la parole officielle, aujourd’hui ils dénoncent la censure… en reprenant ironiquement d’ailleurs les propres termes de l’actuel président Hu Jintao qui au début de son premier mandat en 2003 affirmait que la presse devait être plus libre car cela répondait a une tendance profonde de la société.
On a vu le résultat : Même le Premier ministre a fait les frais des censeurs. La partie du discours de Wen Jiabao en août dernier à Shenzen qui prônait une plus grande ouverture politique, n’a tout simplement jamais été relayé dans la presse.
476 personnes ont eu le temps d’apporter leur soutien à ce texte qui demande l’application de l’article 35 de la constitution chinoise sur la liberté d’expression, de publication et de manifestation pour tout citoyen de la République populaire de Chine. Un document qui sera resté lettre morte, effacé des forums et des blogs quelques heures après sa publication.