Avec notre bureau de Bruxelles
Les sommets euro-asiatiques se suivent et ne se ressemblent pas. Les premières éditions voyaient Européens et Asiatiques tout étonnés de s’être enhardis à se réunir hors la présence des Américains.
Vint ensuite la période plus politique, où l’on débattit sans fin sur l’opportunité d’y convier la Birmanie des généraux. Puis il fallut intégrer la notion de pays émergents, l’Inde et la Chine se révélant des partenaires commerciaux redoutables et imprévisibles faisant preuve de bien peu d’égards pour le respect des brevets et pour le droit de la concurrence.
Enfin ces jours-ci, la huitième édition de ces rencontres-sommets a vu se profiler le risque d’une guerre des taux de change pour l’essentiel entre la Chine et l’Union européenne. Le déséquilibre commercial entre ces deux sous-continents est actuellement défavorable aux Européens ce qui n’encourage évidemment pas les Chinois à réévaluer leur monnaie.
A Bruxelles les Européens font pression sur les Chinois en réclamant de leur part davantage de flexibilité des changes. Et les Chinois répondent qu’ils souhaiteraient davantage de stabilité de cela. S’agissant dans les deux cas de discipline monétaire un terrain d’entente pourra assurément être trouvé mais il ne faudra pas être pressé.
Athènes, le « cheval de Troie » de la Chine ?
Ce mercredi 6 octobre, au cours de deux réunions distinctes, les Européens vont pouvoir approfondir leurs relations avec deux pays d’Asie, la Corée du Sud d’un côté et la Chine de l’autre. Ce n’est pas un mystère, ce sera avec les Chinois que l’affaire sera la plus importante plutôt qu’avec les Coréens. L’autre sujet de conversation imposé, entre Européens et Chinois, est l’investissement massif que ces derniers viennent d’annoncer pour la Grèce où Pékin prend une place considérable dans le secteur portuaire et dans celui des transports maritimes.
Confrontés à cette décision aussi spectaculaire qu’unilatérale, les Européens sont divisés : les uns y voient une aubaine inespérée, les autres plus prudents se demandent si Athènes ne devient pas le «Cheval de Troie» de la Chine.