Depuis deux semaines, l'armée tadjike pourchasse les auteurs d'une embuscade qui a fait 28 morts dans un convoi militaire, le 19 septembre. L'attaque avait été revendiquée par le Mouvement islamique d'Ouzbékistan, le MIO. Ce dernier avait fait savoir qu'il entendait ainsi se venger de la fermeture de mosquées mais aussi qu'il voulait marquer son opposition à la politique de coopération du Tadjikistan avec les Etats-Unis et l'Otan en guerre en Afghanistan contre les talibans.
Dans la mouvance d'al-Qaïda, le MIO opère également en Afghanistan ainsi que dans les zones tribales du Pakistan. Avec ses quelque 1 400 kilomètres de frontières poreuses avec l'Afghanistan, le Tadjikistan apparaît comme un maillon faible dans la région. La zone montagneuse de Rarht semble en tout cas servir de base arrière aux rebelles islamistes qui ont multiplié leurs opérations ces derniers mois. C'est là que se sont d'ailleurs réfugiés 25 prisonniers islamistes fin août après avoir tué 6 gardiens de prison à Douchanbé, la capitale.
Douchanbé a été aussi le théâtre d'un attentat contre une discothèque début septembre et un bâtiment de la police a été visé au nord du pays. Plusieurs centaines de soldats tadjiks ont été lancés dans l'offensive anti-islamiste.