« Il n'y a pas de justice dans notre pays ». Tels sont les mots du leader du plus grand parti de l'Etat du Kachin, l’une des cinq provinces dans lesquelles 300 villages sont interdits de vote.
Motif évoqué par les médias d'Etat : des conditions « trop difficiles pour y tenir des élections libres et justes ». Les villages exclus du scrutin abritent des groupes ethniques armés. Ces groupes résistent aux tentatives de la junte de les intégrer au corps militaire des gardes frontières.
A l'approche des élections, les tensions grandissent entre ces groupes et l'armée qui, à défaut de les intégrer, tente de les écraser. Sont visées notamment des ethnies vivant dans les régions frontalières de la Chine, comme les Karens. Il y a un an déjà, ces insurgés chrétiens avaient fait l'objet d'offensives de l'armée, ainsi que les rebelles kokangs (groupe sinisant du nord-est).
Les élections générales, prévues en novembre, sont les premières depuis vingt ans. Elles sont dites « multipartites » mais, il y a quelques jours, la Ligue nationale pour la Démocratie, le parti d'Aung San Suu Kyi, ainsi que quatre autres formations politiques, ont déjà été dissous.