Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
« Si on ne se coupe pas les cheveux on ne va pas à l’école. C’est aussi simple que cela ». Tee-shirt blanc au sigle du lycée, pantalon et baskets. Comme tous ses camarades, cet élève du deuxième lycée de Pékin a dû passer chez le coiffeur avant de se présenter en classe.
Rebelles mais pas téméraires, beaucoup ont bien du mal d’ailleurs, à confier leur désaccord au micro. Même si, ils et surtout elles n’en pensent pas moins.
« Les cheveux des garçons sont très très courts et ils ne peuvent pas faire la permanente non plus », explique Ming, en deuxième année.
Pas de cheveux longs, pas de décoloration non plus. Les dessins publiés sur les blogs et photographiés sur les murs de certains lycées, prêtent parfois à sourire. La crête sur la tête est qualifiée de coupe de voyou. Des pattes un peu longues sur le côté et vous voilà immédiatement « vagabond ». Une trop longue frange vous range dans la catégorie « coupe migraine ».
« Je suis totalement contre ce règlement. Tout le monde devrait avoir le droit de s’habiller, de se coiffer comme il veut », affirme Zouo. « C’est complètement décalé avec les jeunes d’aujourd’hui », poursuit ce nouveau bachelier.
Il est vrai que Zouo vient d’intégrer la brillante université d’aéronautique de la capitale. Il n’a donc plus aucune raison de se taire.