C'est finalement le Cambodge qui a fait le premier pas, en expliquant qu'il se passerait désormais des services de Thaksin Shinawatra, l'ennemi juré de Bangkok où depuis son renversement en 2006 par un coup d'Etat militaire, l'ancien Premier ministre thaïlandais est sous le coup d'une peine de deux ans de prison pour corruption.
Mais c'est aussi de « terrorisme » que l'insubmersible exilé est aujourd'hui accusé, dans le cadre des procès en cours contre ses partisans des « chemises rouges ». Ceux-ci avaient investi le Parlement en avril dernier pour exiger des élections anticipées. Le gouvernement avait répliqué avec l'état d'urgence.
Détesté par les élites traditionnelles de Bangkok
Mais dix semaines de manifestations ont fait 91 morts et des centaines de blessés. Et les affrontements avec les « chemises jaunes » soutenant le gouvernement ont relancé la tension politique en Thaïlande.
Très largement détesté par les élites traditionnelles de Bangkok, l'ancien magnat des télécommunications reste adulé en revanche dans ses fiefs ruraux du nord et du nord-ouest. Une fracture dont le chef du gouvernement du Cambodge, Hun Sen, a délibérément joué en novembre dernier en le désignant comme son conseiller personnel.
Thaksin Shinawatra sort du jeu en évoquant des difficultés personnelles, une démission qui réchauffe les relations entre les deux voisins.