Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
C’est maintenant le sud du pays qui subit de très fortes inondations. Dans la province du Sindh, ce week-end, des dizaines de villages ont été inondés et plus de 150 000 personnes ont dû fuir leurs habitations. Dans quelques jours l’eau devrait commencer à se retirer partout dans le pays mais la décrue ne signifie pas la résolution des problèmes, loin de là.
L’ampleur des dégâts est considérable : des millions d’hectares de terres agricoles ont été détruits, les infrastructures ont elles aussi été endommagées et il y aurait aujourd’hui plus de quatre millions de sans-abri parmi les sinistrés des inondations. A cela viennent s’ajouter les coupures d’électricité et la hausse des prix.
Le mécontentement à l’égard des autorités ne cesse de croître. On assiste à des scènes de colère récurrentes dans les camps de fortune. Les sinistrés affirment qu’ils ne reçoivent aucune aide du gouvernement. Sur le bord des routes, on voit des foules en colère parce qu’elles ne parviennent pas à se faire enregistrer pour obtenir de l’aide. Ce qui laisse planer la possibilité d’émeutes sociales de ces populations qui ont tout perdu.
Le gouvernement civil est encore fragilisé. Et cette nouvelle catastrophe naturelle pourrait mettre en danger l’avenir démocratique d’un pays dans lequel la population ne croit plus en ses élites.