Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
Pas moins de 56 000 soldats sud-coréens, accompagnés de 30 000 militaires américains, participent aux exercices. C’est absolument massif : les effectifs américains sont ainsi trois fois plus importants que ceux engagés les années précédentes.
Les opérations vont durer onze jours. Elles ont pour objectif de renforcer la capacité des armées américaine et sud-coréenne à se coordonner, afin de se défendre contre toute attaque dite « asymétrique », du type de celle qui a coulé le navire sud-coréen, Cheonan, en mars dernier.
En parallèle, de vastes exercices anti-terroristes seront menés en prévision du prochain sommet du G20, qui aura lieu en novembre à Séoul. Quelque 400 000 fonctionnaires sud-coréens sont ainsi mobilisés. En mettant ainsi son armée et une partie de la population sur le pied de guerre, Séoul maintient la ligne de fermeté qu’elle a adoptée vis-à-vis de Pyongyang.
Pyongyang promet des représailles
La Corée du Nord, justement, a comme d’habitude répondu à ces exercices par des attaques verbales. Le régime de Pyongyang a promis la veille à son voisin du Sud, ni plus ni moins, « la plus sévère punition jamais infligée à quiconque dans le monde ». Mais la réponse nord-coréenne ne se limite pas à de la rhétorique .
Lundi dernier, Pyongyang a procédé à des tirs d’artillerie en mer Jaune. Il détient depuis plus d’une semaine un équipage de marins-pêcheurs sud-coréens. Et Séoul se demande aujourd’hui si les 130 mines nord-coréennes qui ont été portées par des rivières jusqu’en Corée du Sud il y a deux semaines, n’ont pas été lâchées de manière intentionnelle.
La situation est donc tendue. Il faut savoir que les deux Corées n’ont jamais signé de traité de paix. Elles sont donc toujours, techniquement, en état de guerre. Cela n’a pas empêché des projets de coopération économique de se développer au fil des années. Mais aujourd’hui, les acquis de ces années d’accalmie semblent bien compromis.