Avec notre correspondant à Manille, Sébastien Farcis
Les coffres publics ont été spoliés. Tel est le coeur du message du nouveau président, Benigno Aquino, qu’il a tenu à expliquer en exposant les anomalies les plus flagrantes du précédent gouvernement. L’utilisation douteuse des fonds contre les catastrophes naturelles, par exemple, les prix démesurés payés pour les projets d’infrastructures, ou surtout les achats excessifs de riz au plus fort de la crise alimentaire de 2008 et sur lesquels certains auraient touché des commissions.
« En 2007 et 2008, le gouvernement a acheté trois fois plus de riz que nécessaire. Finalement, ce riz s’est gâté dans les entrepôts, alors que 4 millions de Philippins ne mangent pas à leur faim. N’est-ce pas un crime ? », dénonce le Benigno Aquino.
Et le président philippin ajoute : « L’agence pour le riz connaît aujourd’hui un déficit de 177 milliards de pesos, ce qui serait suffisant pour payer le budget du ministère de la Justice, plus la construction des écoles dont nous avons besoin. Nous allons donc stopper tous les projets douteux et mettre fin au gaspillage des fonds publics ».
Benigno Aquino signera cette semaine l’acte de création d’une commission de justice spéciale pour régler toutes ces anomalies. Et il veut proposer une loi pour rendre l’attribution des contrats publics plus transparente. Cette chasse à la corruption semble d'ores et déjà populaire ; 80% des Philippins déclarent lui faire confiance.