Avec notre correspondant en Chine, Boris Zylberman
Deux provinces dans le nord connaissent les pluies les plus fortes depuis douze ans. Les rivières débordent et il y a beaucoup de victimes que ce soit dans la province du Shaanxi, près de Pékin ou dans le Sichuan. Le niveau des cours d’eau est au plus haut en cinquante ans, ce qui a provoqué l’inondation de plusieurs villes et villages. Ainsi de larges parties de la ville d’Angkang dans la province du Shaanxi ont été ensevelies.
Le 18 juillet, à la suite de terribles glissements de terrain, 8 personnes ont été tuées, 37 sont portées disparues, et pas moins de 6 000 maisons ont été détruites. Les autorités gouvernementales qui avaient procédé à l’évacuation de 100 000 habitants luttent à présent pour organiser les sauvetages dans cette cité, et s’attendent à un bilan humain beaucoup plus lourd.
Si on se rend plus au sud dans la province du Sichuan, les affluents du fleuve Yangtzé ont dépassé les niveaux d’alerte de plus de 9 mètres. Dans cette zone, on compte des dizaines de morts et plus de 600 000 personnes ont été évacuées. Les gouvernements locaux s’inquiètent d’autant plus que les eaux dans le haut bassin du Yangtzé ont déjà dépassé les nivaux atteints en 1998, où les pires inondations de mémoire de la Chine avaient fait 4 150 morts et provoqué l’évacuation de 18 millions de personnes.
Les regards se tournent à présent vers le célèbre barrage des Trois-Gorges. Les opérateurs de ce barrage ont récemment vu les chiffres s’affoler, et le niveau des eaux pourrait atteindre 70 000 m3 par seconde, soit près de 20 000 m3 de plus que les terribles inondations de 1998. C’est pourquoi l’on s’attend au test de résistance le plus sérieux pour le barrage, depuis sa mise en activité en 2003.