Deuil national au Kirghizistan où règne un calme précaire

Une journée de deuil national a été décrétée au Kirghizstan ce mercredi 16 juin 2010 en hommage aux victimes des violences interethniques qui ont opposé ces derniers jours communautés kirghize et ouzbèke. Le bilan officiel fait état de 178 morts mais selon certaines organisations humanitaires il serait sous-évalué. Le CICR parle estime qu’il y aurait plusieurs centaines de morts dans le sud du pays.

 

Que peut faire la communauté internationale pour mettre fin aux graves violences interethniques dans la République d’Asie centrale du Kirghizistan ? L’OSCE, Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, est la première à proposer une aide. Son envoyé spécial, le Kazakh Janibek Karibjanov a appelé à l’arrêt de la violence et l’OSCE a adopté à l’unanimité une déclaration : ses 56 États membres souhaitent intervenir. Quelle est leur marge de manœuvre?
 

Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin

La déclaration a été adoptée par consensus, c'est-à-dire avec l’approbation du Kirghizistan, qui est membre de l’OSCE et qui prouve là qu’il se sent dépassé par la situation et qu’il souhaite s’en remettre à l’aide internationale.

Concrètement toutefois, l’OSCE n’a pas le pouvoir de restaurer l’ordre militairement : cette organisation n’est pas une force de maintien de la paix. On réfléchit actuellement à Vienne, par contre, à des mesures d’interventions diplomatiques concrètes. L'Organisation a par exemple la possibilité de demander une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l’Onu qui lui est apte à envoyer des troupes pour s’interposer entre Ouzbeks et Kirghizes.

Une fois le calme revenu, il reviendra ensuite à l’OSCE - qui a déjà le feu vert de Bichkek - de mettre en place une commission internationale indépendante pour identifier les responsables des violences. Ensuite, l’organisation servira de médiateur, entre le gouvernement kirghize et les minorités. A ce jour en effet aucun canal de communication n’existe. L’OSCE souhaite que les différentes ethnies puissent être représentées légalement et que leurs leaders puissent servir d’interlocuteur au gouvernement de transition.
 

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