Que peut faire la communauté internationale pour mettre fin aux graves violences interethniques dans la République d’Asie centrale du Kirghizistan ? L’OSCE, Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, est la première à proposer une aide. Son envoyé spécial, le Kazakh Janibek Karibjanov a appelé à l’arrêt de la violence et l’OSCE a adopté à l’unanimité une déclaration : ses 56 États membres souhaitent intervenir. Quelle est leur marge de manœuvre?
Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin
La déclaration a été adoptée par consensus, c'est-à-dire avec l’approbation du Kirghizistan, qui est membre de l’OSCE et qui prouve là qu’il se sent dépassé par la situation et qu’il souhaite s’en remettre à l’aide internationale.
Concrètement toutefois, l’OSCE n’a pas le pouvoir de restaurer l’ordre militairement : cette organisation n’est pas une force de maintien de la paix. On réfléchit actuellement à Vienne, par contre, à des mesures d’interventions diplomatiques concrètes. L'Organisation a par exemple la possibilité de demander une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l’Onu qui lui est apte à envoyer des troupes pour s’interposer entre Ouzbeks et Kirghizes.
Une fois le calme revenu, il reviendra ensuite à l’OSCE - qui a déjà le feu vert de Bichkek - de mettre en place une commission internationale indépendante pour identifier les responsables des violences. Ensuite, l’organisation servira de médiateur, entre le gouvernement kirghize et les minorités. A ce jour en effet aucun canal de communication n’existe. L’OSCE souhaite que les différentes ethnies puissent être représentées légalement et que leurs leaders puissent servir d’interlocuteur au gouvernement de transition.