La situation reste toujours tendue au Kirghizistan

Les affrontements au sud du Kirghizistan auraient fait 170 morts et quelque 1 800 blessés, selon les derniers bilans, tandis que près de 270 000 personnes ont été contraintes de fuir le pays. Parmi elles, 75 000 auraient franchi la frontière pour trouver refuge en Ouzbékistan. Mais des dizaines de milliers de personnes seraient bloquées aux frontières désormais fermées, dans l'attente d'une aide humanitaire. Les agences de l'ONU ont commencé à apporter un début de réponse humanitaire, de même que les pays voisins. En revanche, sur le plan sécuritaire, la prudence est de mise.

Le ton employé par les autorités kirghizes a nettement changé depuis ce week-end. La présidente par intérim Roza Otumbaïeva, qui réclamait l'envoi de renforts militaires à son voisin russe, affirme désormais ne plus en avoir besoin. « Nous espérons faire face à la situation avec nos propres forces » dit-elle, constatant une accalmie sur le terrain.

En mal de légitimité, le gouvernement en place, arrivé à la faveur d'un coup de force à l'issue de manifestations réprimées dans le sang par le précédent pouvoir, s'efforce à présent de se montrer apte à contrôler la situation, d'où les déclarations de ce mardi 15 juin sur le maintien du référendum du 27 juin prochain.

De fait, le grand frère russe appelé au secours n'a pas donné suite aux demandes d'aide militaire. Les Russes comme les Américains disposent chacun d'une base dans le nord du pays à proximité de la capitale, Bichkek. Ils sont donc désireux de voir la situation se stabiliser au plus vite dans cet Etat, un Etat stratégique du fait de sa proximité avec l'Afghanistan.

Mais les Russes ne souhaitent pas exposer les faiblesses de la nouvelle équipe dirigeante par une intervention musclée. Ils se méfient également des risques de contagion régionale du conflit. Pour l'heure, l'Organisation du traité de sécurité collective, sous la houlette de Moscou, a donc privilégié le volet humanitaire. Une aide d'urgence a été promise en moyens logistiques, transports militaires et autre équipements, tout sauf des armes.

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