Aux Nations unies
Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion
L’ONU est sur la brèche. Le secrétaire général de l’organisation, Ban Ki-moon, a dépêché un envoyé sur place et reste en contact avec les autorités locales et les dirigeants de la région. Son adjoint pour les questions politiques, Lynn Pascoe, a dressé un état des lieux pour les pays du Conseil de sécurité. « L’ONU est profondément inquiète des violences interethniques qui enflamment le Kirghizistan », a-t-il expliqué.
L’organisation veut restaurer le calme, et coordonner la livraison de l’aide humanitaire. Un appel à la générosité internationale sera lancé dès cette semaine. Et en raison des violences qui se poursuivent dans le sud du pays, les Nations unies demandent d’urgence l’ouverture d’un couloir humanitaire, pour que ses employés, et d’autres, puissent venir en aide aux gens dans le besoin.
Selon l’ONU, la communauté internationale doit agir sans plus tarder. Le Conseil de sécurité a condamné les violences et a appelé à un retour au calme. Il a aussi soutenu les efforts humanitaires, et a promis de continuer à suivre la situation.
Mais la Russie a déjà fait savoir qu’elle ne voulait pas d’une trop forte implication de l’ONU, dans un pays qu’elle considère comme appartenant à sa zone d’influence.
Les Etats-Unis consultent tous azimuts
avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du
Les Etats-Unis n’envisagent pas, en l’état actuel des choses, d’agir de façon unilatérale au Kirghizistan, et se concentrent pour le moment sur l’aide humanitaire, a déclaré lundi 14 juin le porte-parole du Département d’Etat. Washington affirme être en contact étroit avec le gouvernement provisoire du pays, la Russie, mais aussi l’OSCE et les Nations unies ; l’objectif étant de trouver une réponse internationale coordonnée aux violences.
Le Kirghizistan, dont le nom n’évoque pas grand-chose pour l’immense majorité des Américains, est pourtant un pays important pour les Etats-Unis dans la région. Depuis 2001, la base aérienne de Manas, près de la capitale est un centre de transit majeur pour les forces américaines en Afghanistan. La base fonctionne normalement et aucune mesure de sécurité supplémentaire n’a été prise, a d’ailleurs indiqué le Pentagone.
Les Etats-Unis se sont inquiétés à plusieurs reprises de l’instabilité dans le pays, craignant justement que l’avenir de la base ne soit menacé.