En Afghanistan, deux démissions au sommet des institutions ébranlent le pouvoir

Le ministre de l’Intérieur, Hanif Atmar, et le chef des services spéciaux, Amrullah Saleh, ont présenté leur démission dimanche 6 juin 2010 et elles ont été acceptées par le président Hamid Karzaï. Cela pourrait être une sanction de la part du chef de l'Etat afghan après les attaques des insurgés lors de la cérémonie d’ouverture de la jirga de la paix la semaine passée.

Avec notre correspondante à Kaboul, Florence Lozach

Les deux démissionnaires évoquent des «discussions difficiles», avec le président afghan, «une confiance perdue», et plus vaguement « des dizaines de raisons» pour expliquer leur démission. Hamid Karzaï estime lui ne pas avoir été convaincu par leurs explications après les attaques qui ont marqué l’ouverture de la jirga de la paix le mercredi 2 juin. Il aurait donc accepté la démission de son ministre de l’Intérieur et du chef des services spéciaux en raison de failles considérables dans la sécurité et le renseignement, alors que l’on annonçait cette jirga de la paix comme étant ultra sécurisée et protégée.

Pour autant, deux personnalités aussi importantes et très respectées par les Afghans, mais aussi par les Occidentaux, peuvent-elles quitter leur poste seulement à cause d'une énième attaque des talibans -d'autant que celle-ci n’a eu finalement que de faibles conséquences ? C’est le mystère qui plane autour de ces départs précipités, car l’on sait que les deux hommes sont plutôt opposés à la main tendue d’Hamid Karzaï aux talibans et à sa politique de réconciliation.

Le président afghan s’apprête sans doute à prendre des décisions qui ne plairont pas à l’ensemble de son gouvernement et probablement pas non plus à tous les dirigeants occidentaux.
 

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