Avec notre correspondant à Caracas, Pierre-Philippe Berson
Agé de 58 ans, Hugo Chavez luttait contre le cancer depuis juin 2010. Tout le monde le savait malade, mais l'annonce de sa mort a tout de même tout de même fait l'effet d'un coup de massue pour les Vénézuéliens.
La stupeur a été immédiate. Beaucoup d’habitants de Caracas ont pleuré lorsqu’ils ont appris la nouvelle. Spontanément, des milliers de sympathisants du Comandante convergent vers la Plaza Bolivar, dans le centre historique de la capitale. Entre drapeaux et chants révolutionnaires, des partisans se recueillent. D’autres scandent des slogans de soutien à Hugo Chavez. Ailleurs dans la ville, les réactions sont plus radicales.
Dans le quartier du 23 janvier, un bastion historique du chavisme, des milices en armes ont fermé le quartier. Elles affirment redouter les attaques de l’opposition. Néanmoins, le chef de file de l'opposition vénézuélienne, Henrique Capriles Radonski, a appelé mardi les Vénézuéliens à « l'unité », et transmis sa « solidarité » à la famille du président sur son compte Twitter.
Au-delà de l’émotion gigantesque qui envahit tout le pays, une peur se diffuse dans la population. La mort de Chavez ouvre une période d’incertitude et d’instabilité.
L’armée se déploie actuellement au quatre coins du pays, pour maintenir le calme et éviter tout débordement. Elle va veiller au respect de la Constitution. L’état-major rappelle, lui, sa loyauté vis-à-vis du pouvoir en place.
La télévision publique, elle, passe en boucle un seul message : « Chavez vivra et la lutte continue ». Les autorités annoncent des funérailles nationales pour vendredi et sept jours de deuil dans le pays.