Fusillade mortelle à Ottawa: qui a attaqué le Canada?

Michael Zehaf-Bibeau a été abattu par les forces de l’ordre canadiennes alors qu’il avait pénétré, armé, dans le Parlement à Ottawa et provoqué une fusillade tuant un soldat, mercredi 22 octobre. Cet homme de 32 ans correspond au profil de Martin Rouleau, auteur d’une attaque sur deux militaires lundi dernier au Québec. Même si ces attentats n’ont pas été revendiqués, le Premier ministre canadien Stephen Harper parle de terrorisme et réaffirme l’engagement du Canada dans la coalition pour lutter contre les organisations extrémistes.

Avec notre correspondante au Québec, Pascale Guericolas

Difficile pour l’instant de savoir s’il faut relier le suspect qui aurait abattu un caporal face au monument aux morts à Ottawa à une quelconque mouvance terroriste. Michael Zehaf-Bibeau, 32 ans, aurait grandi à Montréal d'une mère fonctionnaire fédérale et d'un père homme d'affaires. Il était surtout connu des services de justice pour de la petite délinquance au Québec et à Vancouver, qu’il s’agisse de possession de drogues ou de vol. Converti à l'islam, la police canadienne l’avait placé sur une liste de gens à surveiller et son passeport lui avait été confisqué.

Ce profil correspond en revanche à celui de Martin Rouleau qui a foncé avec sa voiture, lundi 20 octobre, sur deux militaires canadiens à 60 km au sud-ouest de Montréal. L’un des soldats est décédé et Martin Rouleau, récemment converti à l’islam radical, a été abattu par la police.

Même si aucune revendication n’accompagne ces événements, le Premier ministre Stephen Harper n’a pas hésité pas à parler de terrorisme dans une allocution télévisée diffusée mercredi : « Chers compatriotes, au cours des prochains jours, nous en apprendrons davantage sur le terroriste et si possible [sur] ses complices. Les événements de cette semaine nous rappellent tristement que le Canada n’est pas à l’abri des types d'attaques que nous avons vus ailleurs dans le monde. »

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Ces événements surviennent alors qu’un débat houleux a eu lieu au Parlement canadien à propos de la participation à la coalition en Irak. Même l’ancien Premier ministre Jean Chrétien a rappelé récemment que le Canada avait bien fait en 2003 de ne pas participer à l’invasion américaine en Irak. Le Parti conservateur au pouvoir a une attitude plus interventionniste, et juge que le Canada doit prendre le risque de combattre l’organisation Etat islamique au nom des valeurs démocratiques.

Le Premier ministre Stephen Harper s’est montré très favorable à l’implication du Canada aux côtés des forces de la coalition. Il a rappelé sa volonté de lutter contre les organisations terroristes dans le monde et le travail à mener avec les alliés du Canada. Selon le chef du gouvernement, le pays doit redoubler d’efforts pour identifier et contrer les menaces à sa sécurité.

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