États-Unis: Donald Trump soigne son image auprès de l'électorat évangélique

Pour son tout premier meeting de campagne de l’année, le président s’est rendu dans une « megachurch » évangélique de Floride pour consolider sa popularité auprès de cet électorat clé qui avait largement contribué à sa victoire en 2016. Mais de plus en plus de voix se font entendre au sein de cette communauté de 60 à 80 millions de personnes pour barrer la route à Donald Trump lors de la présidentielle.

Avec notre envoyé spécial à Miami,

C’est une immense bénédiction pour Donald Trump dans la megachurch King Jesus de Miami, la plus grande église évangélique latino des États-Unis.

« Seigneur donne lui force de combattre les ennemis de la nation », lance le révérend depuis l’autel alors que 7 autres religieux entourent Donald Trump, la main droite posée sur le président, tête baissée et visage pénétré. « Seigneur, poursuit–il dans sa supplique exaltée, sers-toi de lui pour changer l’atmosphère spirituelle de la nation, au nom de Jésus tout puissant. »

Dans l’église bondée, 7 000 fidèles sont unis dans cette transe collective, tous bras levés vers le ciel, tournés Donald Trump venu soigner son image de président le plus évangélique de l’histoire des États-Unis.

« Les chrétiens n’ont jamais eu un meilleur champion que moi à la Maison Blanche », dit-il. Argument répété à l’envi par l’un de ses proches, Robert Jeffress, régulièrement invité à prier pour lui dans le Bureau ovale. Ce pasteur ultraconservateur est venu de Dallas au Texas pour le lancement en Floride de cette coalition de 70 leaders évangéliques pour la réélection de Donald Trump.

« Nous sommes engagés dans une bataille, explique Robert Jeffress. Pas seulement entre républicains et démocrates. Mais entre le Bien et le Mal. Quand vous regardez les candidats démocrates, tous défendent un droit à l’avortement sans limites. Nous avons donc besoin d’un président comme Donald Trump. Un président pro-vie, pro-religion et du côté de Dieu. »

Signes d'essoufflement

Électorat déterminant aux États-Unis, 1 américain sur 4 se dit évangélique. Et en 2016 ils ont voté Trump à plus de 80%. Mais ce soutien donne ses premiers signes d’essoufflement. En pleine procédure d’impeachment en décembre, le très influent magazine Christianity Today appelait à la destitution du président l’accusant d’avoir violé de la Constitution en demandant à l’Ukraine d’interférer dans la campagne américaine.

Un magazine à bout de souffle qui serait minoritaire chez les évangéliques américains balaye le pasteur Jeffress, en expliquant les raisons de son indéfectible soutien à Donald Trump. « Je dirais d’abord de loin, pour le transfert de notre ambassade à Jérusalem et pour sa nomination de juges conservateurs dans les tribunaux. Je l’ai d’ailleurs dit au président : vous serez réélu en 2020 avec encore plus de voix évangéliques qu’en 2016 ! »

Soutien à Israël

« Quatre ans de plus à la Maison Blanche », chantent en cœur les 7 000 fidèles dans l’église King Jesus de Miami. Malgré la procédure d’impeachment contre lui et les scandales liés à ses frasques présumées avec des actrices de charmes, le 45e président des États-Unis ne ferait qu'appliquer la volonté de Dieu estiment ces évangélistes.

Parmi eux, Gabriel, fils d’exilés cubains et chômeur de 32 ans, en est persuadé. Et l’un des signes le plus tangibles serait selon lui la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël. Une prophétie biblique à ses yeux.

« L’une des premières décisions de ce président en accédant au pouvoir a été le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. Cette décision est biblique. Car quand vous êtes du côté du peuple de Dieu, vous obtenez la bénédiction de Dieu. Or les Juifs sont le peuple élu. Et en nous avons la confirmation, aujourd’hui dans notre pays. Nous soutenons Israël, plus que jamais. Et nous voyons revenir la croissance économique. C’est un miracle des temps modernes. D’ailleurs, il a plu le jour de son inauguration. Et la pluie est un signe de bénédiction et de prospérité. Et c’est ce qui se passe actuellement dans notre pays. Nous sommes sortis de la récession, et ça, c’est un miracle ! »

« Dieu est avec nous », confirme le président américain aux évangéliques de Miami. « Le 3 novembre 2020 nous voterons pour protéger nos croyances », conclut Donald Trump, comme pour se convaincre que son électorat clé sera bien mobilisé en sa faveur le jour de la présidentielle.

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