Avec notre envoyé spécial à Miami, Éric de Salve
Prière collective autour de Donald Trump, dans la megachurch évangélique El Rey Jesus de Miami. Une dizaine de pasteurs, venus lancer une coalition de soutien en sa faveur, ont la main posée sur le président. Ils prient pour sa réélection, devant des milliers de partisans unis dans une transe collective, les bras levés vers le ciel et tournés vers lui. Premier meeting de l’année 2020 avant l'élection de novembre.
M. Trump est en opération consolidation, après l'émergence de vives critiques dans cet électorat jugé vital. « Vous n’avez jamais eu un meilleur champion que moi à la Maison Blanche », lance le président à ses supporters galvanisés. « Dieu est à l’œuvre à travers lui », renchérit sa conseillère, la pasteure Paula White. « Dieu est de notre côté » pour 2020, dit même Donald Trump.
Le président dénonce chez les démocrates un programme anti-religieux et socialiste, énumérant au contraire toutes les mesures chères aux évangéliques qu'il a pour sa part appliquées : restrictions de l'IVG, nomination de nombreux juges conservateurs à la Cour suprême bien sûr, mais aussi dans les tribunaux fédéraux. Plus d’une centaine, très jeunes, dit-il, qui sont là pour au moins 40 ans.
« Du bon côté de Dieu »
Le pasteur ultra-conservateur Robert Jeffress est venu du Texas pour le lancement de cette coalition des « Évangéliques pour Trump ». « Nous sommes engagés dans une bataille, dit ce proche du président. Pas seulement entre républicains et démocrates, mais entre le Bien et le Mal. Quand vous regardez les candidats démocrates, tous défendent un droit à l’avortement sans limites. Nous avons besoin d’un président comme Donald Trump, pro-vie, pro-religion, du bon côté de Dieu. »
Selon les sondages, un quart des Américains se disent évangéliques. En 2016, ils avaient voté massivement pour Donald Trump, à plus de 80%. Mais ce soutien donne peut-être ses premiers signes d’essoufflement : en décembre, le très influent magazine Christianity Today a appelé à la destitution du président, l'accusant d'immoralité. Des critiques balayées par Robert Jefress pour RFI.
« Ce magazine ne représente qu’un courant minoritaire, assure-t-il. J'ai même dit au président qu’il serait réélu en 2020 avec encore plus de voix évangéliques qu’en 2016. »
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