Avec notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille
Le ministère vénézuélien des Affaires étrangères a qualifié l'expulsion de ses diplomates du Salvador de décision « intolérable ». Sur son compte Twitter, le ministre Jorge Arreaza ajoute qu’avec cette décision « Nayib Bukele assume officiellement le rôle de pion de la politique extérieure des États-Unis ».
Depuis l’élection du jeune président salvadorien en juin dernier, les relations entre les deux pays ont changé du tout au tout. Le 10 janvier, son prédécesseur était l’un des rares chefs d’État à faire le déplacement pour l’investiture de Nicolas Maduro. Mais à peine élu, Nayib Bukele a immédiatement pris ses distances avec Caracas pour se rapprocher de Washington.
De la cinquantaine de pays à avoir reconnu Juan Guaidó comme président par intérim, rares sont ceux qui ont également rompu totalement les liens avec l’administration de Nicolas Maduro. L’opposant a remercié le Salvador pour ce soutien qui augmente la pression internationale sur le gouvernement vénézuélien. Paradoxalement, il peine dans le même temps à relancer la pression de la rue. Une grande manifestation est prévue le 16 novembre, mais pour l’instant, la mobilisation s’annonce assez faible.