Dorénavant, les migrants qui attendent à la frontière américano-mexicaine pourront être renvoyés au Salvador. Ils seront alors obligés de faire une demande d'asile dans ce pays centre-américain qui compte parmi les plus violents du monde. Tel est le cœur de l'accord signé en cette fin de semaine à Washington.
L'objectif de l'administration Trump est clair : faire du Salvador et plus globalement de l'Amérique Centrale une vaste zone de rétention de migrants. L'ONG Refugees International fustige une stratégie « cynique et absurde ». Un avis partagé par José Miguel Cruz, directeur du centre d'études latino-américaines à l'Université de Floride.
« Je crois qu'à moyen et à long terme, cet accord sera très préjudiciable pour le Salvador et pour l'Amérique Centrale en général, analyse-t-il. Parce que la majorité des personnes qui veulent migrer ne partent pas pour des raisons économiques, mais à cause de l'insécurité. Et actuellement les pays d'Amérique Centrale, parmi lesquels le Salvador, ne peuvent même pas garantir la sécurité de leurs propres habitants. »
Le gouvernement salvadorien espère obtenir en échange des aides financières américaines. Le nouveau président Nayib Bukele a aussi mis dans la balance les plus de 200 000 Salvadoriens menacés d'expulsion aux États-Unis. Mais ni leur sort ni l'enveloppe financière américaine au bénéfice du Salvador n'ont été évoqués lors de la signature de l'accord.