Veste en cuir, barbe travaillée, très actif sur les réseaux sociaux, le nouveau président Nayib Bukele détonne dans le paysage politique salvadorien. A bientôt 38 ans, ce fils d’un homme d'affaires d'origine palestinienne a promis de combattre la corruption. Son credo : « Il y a assez d'argent au Salvador quand personne ne le vole. »
Alors que ses trois prédécesseurs ont été poursuivis pour détournement et blanchiment, lui milite pour la création d'une commission internationale contre l'impunité.
Mais Nayib Bukele va devoir avant tout relever l'économie, s'atteler à la création d'emplois, première attente de ses électeurs. Plus de 30% des Salvadoriens vivent sous le seuil de pauvreté.
À cela s'ajoute une violence endémique : rackets, assassinats, les gangs qui contrôlent le trafic de drogue font la loi dans ce petit pays d'Amérique centrale très densément peuplé. Sur ce point, le nouveau président dit privilégier la prévention à la répression.
L'insécurité et la misère poussent chaque année des milliers de Salvadoriens sur les routes. Rien qu'à l'automne 2018, ils étaient plus de 3 000 à rejoindre les caravanes de migrants à destination des États-Unis.