Selon Delta Tankers, le Bouboulina « est arrivé à sa destination sans avoir eu aucun problème pendant son voyage et a déchargé l'ensemble de sa cargaison sans aucune perte ». Vendredi soir, les autorités brésiliennes avaient indiqué que le navire grec était le « principal suspect » de la marée noire qui a souillé plus de 2 000 kilomètres de côtes du nord-est du pays.
Alors que l'origine de la pollution aux hydrocarbures, qui se serait produite fin juillet, restait mystérieuse depuis des semaines, les autorités brésiliennes ont affirmé avoir identifié grâce à des données satellitaires ce pétrolier grec « qui transportait du brut provenant du terminal pétrolier 'José' au Venezuela et faisait route vers l'Afrique du Sud ».
Mais selon une enquête effectuée par Delta Tankers, « il n'y a aucune preuve de fuite ou de transfert de navire à navire (STS) ou de retard du Bouboulina lors de son voyage entre le Venezuela et le port malaisien de Melaka ». La société gérante s'est dite « prête à livrer des documents de cette étude aux autorités brésiliennes » mais ces dernières « n'ont pas jusqu'ici été en contact avec nous », a-t-elle déploré dans son communiqué.
Cinq navires suspects
Samedi matin, quelques heures avant la publication du communiqué de Delta Tankers, la police portuaire grecque, qui dépend du ministère de la Marine marchande, a indiqué qu'au total « cinq navires, dont un grec, étaient considérés suspects pour cette marée noire, selon les recherches effectuées au Brésil ». Elle n'a cependant précisé ni le nom des navires ni les sociétés propriétaires.
Les autorités brésiliennes ont détecté le 29 juillet le déversement de pétrole, à plus de 700 km des côtes de l'État Paraiba, État du Nord-Est du Brésil. C'est le 30 août que le pétrole a commencé à apparaître sur les côtes brésiliennes, progressant ensuite vers le sud, jusque dans l'État de Bahia. Les autorités ignorent toujours si l'origine de cette marée noire « à caractère inédit » est accidentelle ou criminelle.
Mais ces dernières semaines, de très nombreux volontaires étaient à pied d’œuvre pour débarrasser de plusieurs milliers de tonnes de galettes de pétrole les plages jusqu'alors réputées paradisiaques.
(Avec AFP)