Avec notre envoyée spéciale à Detroit, Loubna Anaki
Des coups de klaxon en signe de soutien. Devant l’usine General Motors de Detroit, les travailleurs entament leur quatrième semaine de grève. Beaucoup espéraient que le conflit serait réglé plus rapidement. « On ne veut pas être en grève. Personne ne veut arrêter de travailler comme ça. Mais nous voulons un accord juste », dit l'un. « Le maître mot, c’est l’endurance ! Si on veut quelque chose qui va durer toute une vie, il faut tout donner », complète l'autre.
À l’origine de cette grève nationale, la renégociation des accords d’entreprise. Les salariés veulent des augmentations de salaires, de meilleures conditions de travail, notamment pour les travailleurs embauchés après 2009, date de sauvetage du groupe automobile frappé par la crise. « On veut qu’ils nous rendent tout ce qu’on a dû céder quand l’entreprise était en faillite. Cette grève est un simple rappel. Rendez-nous ce qu’on vous a donné. » « On travaille dur, et durant de longues heures. La moindre des choses c’est qu’on soit payés à la hauteur de notre travail. »
Pour le moment, les négociations sont au point mort. Et à l’approche des fêtes de fin d’année, certains salariés comme Isaiah Dukes commencent à s’inquiéter, malgré une caisse prévue pour la grève : « C’est pas comme si on gagnait beaucoup d’argent en étant là, 250 dollars par semaine. Certains d’entre nous ont des familles, des maisons à payer. »
Quoi qu’il arrive, tous ici assurent avoir atteint un point de non retour. Hors de question de reprendre le travail sans avoir obtenu gain de cause.
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