Avec notre correspondant à San Francisco, Eric de Salve
Après l’affront présidentiel, le gouverneur de Californie veut rester optimiste. « Nous finirons, assure-t-il, par l’emporter ». Gavin Newsom dénonce une attaque agressive de Donald Trump et son timing, à quelques jours du sommet de l’ONU pour le climat prévu samedi.
Cette attaque tient dans une série de tweets postés un peu plus tôt par le président américain pour annoncer la révocation de la dérogation de la Californie sur les émissions de CO2 produites par les voitures. « L'administration Trump révoque l'exemption fédérale de la Californie sur les émissions afin de produire des voitures bien moins chères pour les consommateurs, tout en améliorant sensiblement la sûreté des véhicules », a-t-il annoncé mercredi depuis Los Angeles.
Un État à la pointe du combat climatique
Une nouvelle escalade dans la guerre que se livrent le président climato-sceptique Donald Trump et la Californie qui se veut à la pointe de la lutte pour le climat. Le Clean Air Act remonte aux années 1970. Cette dérogation avait été signée par deux républicains : le président Richard Nixon et Ronald Reagan alors gouverneurs de la Californie. À l’époque, il s’agissait de libérer Los Angeles de son smog étouffant. Alors cet été, quand l’administration Trump décide d’assouplir les obligations imposées par l’administration Obama à l’industrie automobile pour limiter les gaz à effet de serre, la Californie refuse tout net en vertu du Clean Air Act, avec dans son sillage treize autres États.
C’est le début d’un énième bras de fer, qui pose cette fois la question des limites du fédéralisme américain et qui devrait donc se régler devant la Cour suprême des États-Unis. « Nous ne pouvons pas nous permettre de revenir en arrière dans notre combat contre le réchauffement climatique », prévient le procureur général de Californie.
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