Avec notre correspondante à La Havane, Domitille Piron
Ce sont les plages d’eaux turquoise et de sable blanc de Guanahacabibes qui sont désormais envahies par les sargasses.
Depuis 2015 dans la province de Pinar del Río, la présence de ces algues se faisait remarquer sans trop inquiéter les autorités. Désormais ce sont des couches d’un mètre et demi de sargasses qui se forment par endroit dans cette « réserve de biosphère ».
Une quantité d’algues jamais vue qui a déjà provoqué la mort massive de poissons et endommagé le récif corallien et les herbiers marins, deux des écosystèmes les plus importants à la vie sous-marine.
Les sargasses sur ces plages cubaines sont également devenues un obstacle pour les tortues marines. Quatre espèces endémiques sont présentes dans cette réserve naturelle et les tortues ont à présent besoin de l’aide quotidienne des gardes et chercheurs pour se frayer un chemin entre les algues pour pondre.
Le directeur du Parc national de Guanahacabibes parle d’une situation alarmante qui peut s’expliquer, selon lui, par l’évolution des courants marins, mais aussi par les rejets de nitrate des fleuves dans la mer.
Lazaro Marquez semble donc adhérer à la thèse selon laquelle l’invasion de sargasses dans les Caraïbes est liée à l’usage agricole des terres déforestées de l’Amazonie.
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