À Porto Rico, le gouverneur démissionnaire Ricardo Rossello a enfin désigné son successeur potentiel. Dans un tweet, il annonce la nomination de Pedro Pierluisi au poste de secrétaire d’État. Ce dernier deviendra donc le premier dans la ligne de succession après de départ effectif de Rossello vendredi à 17h locale, ce qui éviterait une vacance du pouvoir après des semaines de manifestations. Mais le profil de Pedro Pierluisi est loin de faire l'unanimité, dans la rue comme chez les élus du Parlement qui doivent encore le confirmer à son poste.
Ce serait un joli rebond pour Pedro Pierluisi, trois ans après son échec à la primaire du Nouveau parti progressiste face à l'actuel gouverneur Ricardo Rossello. Ancien secrétaire à la Justice, il a surtout été pendant 8 ans, le délégué de Porto Rico à la Chambre des représentants à Washington. Cette carrière politique pourrait être une belle carte de visite, mais le place aussi, pour les manifestants, dans la case des corrompus potentiels.
Son principal point faible est le dernier ajout à son CV. En 2017, Pedro Pierluisi, avocat de formation, retourne dans le privé. Il travaille comme consultant pour l'organisme qui contrôle les finances publiques de Porto Rico depuis que l'île s'est avérée incapable de rembourser sa dette. Un comité de supervision contrôlée par les États-Unis, qui impose des mesures d'austérité drastiques et n'est donc pas vu d'un bon oeil par les Portoricains. Son beau-frère en est d'ailleurs toujours le président.
Plusieurs parlementaires annoncent déjà que Pedro Pierluisi ne pourra donc pas défendre les intérêts de son pays en toute indépendance. C'est le cas du puissant président du Sénat, qui était aussi pressenti pour succéder au gouverneur. Verdict, ce jeudi 1er août. Le vote de confirmation interviendra lors d'une assemblée extraordinaire des deux chambres de l'Assemblée législative.