Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Le drap tombe sous les applaudissements. Les héritiers découvrent pour la première fois cette oeuvre aux traits délicats intitulée Le savant aiguisant sa plume, estimée entre 10 et 15 000 euros et dont ils ne connaissaient qu’une vague photographie en noir et blanc. À 83 ans, Eliane Demartini est venue spécialement à New York pour l’occasion. « La restitution - pour ce que ces générations ont vécu dans leur chair - c’est important. Je vis un grand moment », confie-t-elle.
Sur les 330 oeuvres appartenant à la collection Schloss, dont un Rubens et un Rembrandt, environ 150 sont toujours portées disparues. Michel Vernay, l’un des arrière-petits-fils a été prévenu il y a seulement deux semaines de cette découverte. Pour lui, cette restitution publique est avant tout un devoir de mémoire alors que les actes antisémites se multiplient. « C’est une stèle qu’on découvre et qui montre ce qu’il s’est passé. Ce n’est pas le côté revanche, c’est le côté espoir. L’histoire est là, on ne l’oublie pas. »
L’oeuvre devrait maintenant rentrer en France. Les héritiers, eux, continuent leur quête pour retrouver une collection dispersée à travers le monde.