Comment un bâtiment peut-il apparaître sur une toile peinte par un artiste mort avant qu'il ne soit construit ? C'est l'une des questions que se sont posés en fin limiers, plusieurs personnalités du monde culturel, réunis à Elne, au sud de Perpignan, pour évaluer l'authenticité ou non, des œuvres du peintre Étienne Terrus.
C'est à l'occasion de travaux de rénovation du musée consacré au peintre catalan, qu'un historien de l'art, Éric Forcada, a émis les premiers doutes, avant de faire appel à une commission exceptionnelle. Les spécialistes ont estimé que 82 tableaux, soit près de la moitié de la collection du musée, n'ont pas été peints par Etienne Terrus.
Le maire d'Elne, Yves Barniol, est en colère et attristé. Il déplore que des visiteurs pensant admirer les paysages du Roussillon peints par Terrus contemplaient en réalité des faux. Le préjudice serait estimé à près de 160 000 euros pour le musée municipal.
La gendarmerie a ouvert une enquête sur ce trafic d’œuvres d’art qui pourrait concerner d’autres artistes catalans. Des faux se baladeraient en effet chez des marchands d'art des Pyrénées-Orientales. Car selon les experts, il est plus facile de contrefaire et vendre des peintres régionaux que des grands maîtres.