Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
Matthew Whitaker a prévenu d’emblée, pas question de révéler quoique ce soit de ses échanges avec le président. Ce qui n’a pas empêché les parlementaires de l’interroger, souvent en vain.
« Madame la parlementaire, je l’ai déjà dit plusieurs fois aujourd’hui je ne parle pas des conversations que j’ai eues avec le président des Etats-Unis ou les hauts responsables »,
Avant d’être nommé à la tête du ministère de la Justice, Matthew Whitaker a publiquement critiqué le travail du procureur Mueller. Et les parlementaires n’ont cessé de l’interroger sur ses possibles interventions pour juguler l’enquête. Harcelé par les élus, le ministre de la Justice par intérim a fini par lâcher : « Je n’ai pas interféré d’aucune manière avec l’enquête du procureur spécial. »
Mais tout au long de son audition, Matthew Whitaker a fait preuve de défiance, voire d’impertinence. « M. le président je vois que vos cinq minutes sont écoulées et donc… »
Les réparties de Matthew Whitaker ont fini par irriter sérieusement les élus. « M. le ministre, on ne plaisante pas ici. Et votre humour est inacceptable », rétorque Sheila Jackson Lee, représentante démocrate du Texas.
Matthew Whitaker va bientôt quitter le poste qu’il occupe par intérim. William Barr devrait être confirmé dès la semaine prochaine comme ministre de la Justice par le Sénat. La commission judiciaire de la Chambre, elle, compte bien entendre d’autres responsables de l’administration Trump au sujet de possibles entraves à l’enquête du procureur Mueller.