Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
« Je ne crois pas que Robert Mueller puisse être impliqué dans une chasse aux sorcières ». La déclaration de William Barr sonne comme un gage de son indépendance vis-à-vis de la Maison Blanche. Le terme « chasse aux sorcières » est régulièrement employé par Donald Trump pour qualifier l’enquête du procureur spécial. William Barr, qui s’est présenté comme un bon ami de Robert Mueller, l’a martelé tout au long de son audition, il résistera à toute tentative de pression.
« Si je suis confirmé, je ne laisserai pas la politique partisane, les intérêts personnels ou toute autre considération inappropriée interférer avec cette enquête comme avec toute autre enquête. Sous mon autorité, Bob sera autorisé à terminer son travail », a-t-il déclaré.
William Barr s’est aussi engagé à transmettre au Congrès les résultats de l’enquête du procureur Mueller, et a précisé que Donald Trump ne pourrait pas en amender le contenu. Interrogé sans concession par les démocrates inquiets de le voir céder aux impulsions de l’hôte de la Maison Blanche, le juriste est resté ferme sur ses principes, et a qualifié d’abus de pouvoir toute interférence de l’exécutif sur la justice.
Seule concession faite à Donald Trump, William Barr s’est dit favorable à la construction d’un mur à la frontière. Mais cela n’est a priori pas du ressort du département de la Justice.