Donald Trump a présenté la vision idyllique d’une Amérique unie, capable de surmonter ses différences pour faire face à la grandeur de son destin, rapporte notre correspondante à Washington, Anne Corpet.
Avec parfois de sages réflexions, comme « la victoire ce n’est pas gagner pour son parti, c’est gagner pour notre pays », il a appelé le Congrès désormais divisé à « construire de nouvelles coalitions », à forger des solutions innovantes et à choisir « le résultat plutôt que la résistance, la vision plutôt que la vengeance ».
Le président a aussi flatté son électorat, fustigé l’avortement, déploré les pratiques commerciales « injustes » de la Chine, plaidé, bien sûr, pour la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique et dénoncé l’hypocrisie de ceux qui y sont hostiles. « Les riches politiciens et donateurs poussent pour l’ouverture des frontières alors qu’ils vivent derrière des murs, des portes et des gardes », a-t-il ainsi clamé.
« Je le ferai construire ! »
Un projet qui vient pourtant de lui coûter sa plus lourde défaite politique, rappelle notre correspondant à San Francisco, Eric de Salves, puisqu'il a perdu son bras de fer contre les démocrates pendant le « shutdown ». Après 35 jours de fermeture partielle de l’administration – un record –, Donald Trump avait en effet dû rouvrir les institutions fédérales, sans obtenir le moindre dollar pour son mur.
Le numéro un américain a donc appelé le Congrès à trouver un « compromis » bipartisan pour débloquer les 5,7 milliards qu’il demande. « Dans le passé, la plupart des élus présents dans cette Chambre ont voté pour un mur. Mais jamais un mur correct n’a été construit. Moi, je le ferai construire ! », a martelé le chef de l'Etat américain.
Donald Trump dresse un bilan très positif de sa présidence
Le 45e président des Etats-Unis s’est félicité de sa politique étrangère, recentrée sur les intérêts des Etats-Unis, a annoncé la date de sa prochaine rencontre avec le dirigeant nord-coréen – les 27 et 28 février au Vietnam – mais a surtout vanté la réussite de l’économie américaine.
Donald Trump a même réussi à faire lever et applaudir toutes les nouvelles élues démocrates du Congrès, lorsqu’il a évoqué les chiffres de l’emploi en hausse dans toutes les catégories de la population, y compris chez les femmes. Bon joueur, il a salué le nombre record de femmes élues dans l’assemblée. Même si la plupart d’entre elles – et ça, il ne l’a pas dit - sont du camp opposé. Le vrai moment d’unité de ce discours sur l’état de l’Union.
Enfin, instant étonnant, le Congrès a entamé une chanson d’anniversaire à l’adresse d’un rescapé de l’Holocauste. Et Donald Trump a conclu sur un élan lyrique : « Ensemble nous représentons la nation la plus extraordinaire de l’histoire. Nous devons croire à la destinée de l’Amérique. »