Jeans, casquette et veste en cuir, barbe impeccable : à 37 ans, Nayib Bukele se présente comme le candidat du changement. Depuis la fin de la guerre civile en 1992, deux partis se partagent le pouvoir : celui de droite, l'Arena, et celui de gauche, le FMLN. Mais aujourd'hui, le grand favori des sondages se positionne plutôt au centre.
Charismatique, il a mené campagne sur les réseaux sociaux. Son credo : la lutte contre la corruption. Son slogan : la fin de l'impunité pour les élites qui volent l'argent public. D'origine palestinienne, publicitaire de profession, l'ancien maire de San Salvador jouit d'une réputation de bon gestionnaire et est reconnu pour avoir sécurisé et redynamisé la capitale.
Développer le tourisme grâce au surf
Outre ce positionnement ni gauche ni droite, Nayib Bukele a séduit la jeunesse et la classe moyenne urbaine par ses discours sur l'éducation et ses idées pour relancer l'économie. Il veut favoriser l'investissement dans l'industrie, le numérique et l'agriculture grâce à des incitations fiscales et des aides publiques. Et propose de développer le tourisme, avec notamment la création d'une filière surf. Le candidat de la Grande alliance pour l'unité nationale (Gana) veut ainsi endiguer l'émigration de milliers de Salvadoriens vers les Etats-Unis, et réduire l'influence des gangs criminels.
Des gangs qui ont toujours eu les moyens d'influencer les élections et surtout les taux de participation. Mais le très grand écart dans les sondages entre Nayib Bukele et son rival de droite, le millionnaire Carlos Calleja, laisse envisager la fin du bipartisme au Salvador.
Le FMLN, le principal parti de gauche du pays, actuellement au pouvoir, semble être la grande victime de la montée en puissance de Nayib Bukele, explique Kevin Parthenay, chercheur à Sciences-Po, spécialiste de l'Amérique Centrale.