Avec notre envoyée spéciale au Honduras, Marie Normand
Les premiers sont partis en pleine nuit sous une pluie battante. Le second groupe, quelques heures plus tard au petit matin. RFI les avait rencontrés dans cette gare routière de San Pedro Sula juste avant leur départ. Il y a de nombreux jeunes hommes de 15 à 25 ans, à la recherche d’un emploi. Mais aussi des familles et beaucoup de femmes seules avec enfants, qui fuient la pauvreté et la violence.
San Pedro Sula est l’une des villes avec le plus fort taux de criminalité au monde. Une jeune femme de 24 ans, dont le mari a été tué la semaine dernière, explique qu’elle n’a pas d’autre option. Partir, c’est l’opportunité d’une vie meilleure pour ses filles de 13 et 9 ans, venues avec elle.
De longues semaines de marche les attendent. Pourtant, à leurs pieds, des chaussures de ville. Un petit sac à dos dans lequel elles ont jeté quelques vêtements, un peu de nourriture, de quoi tenir quelques jours tout au plus. Nous n’avons pas vu d’ONG les accompagner. Beaucoup de ces migrants comptent sur la solidarité des habitants dans les villes qu’ils traverseront. Premier objectif : atteindre la frontière guatémaltèque dans trois jours.