Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
A cinq heures du matin ce 10 novembre, des milliers de migrants ont abandonné le stade de football de la Cité des Sports de Mexico où ils campaient depuis six jours. Ils ont alors formé de longues files pour entrer dans la station de métro toute proche, où le service de transport collectif de la capitale avait mis plusieurs rames à leur disposition pour les emmener au nord de la ville. Tous exprimaient leur satisfaction de reprendre la route.
« On veut s’en aller, dit un homme. Le premier jour déjà, on voulait partir et on est en train de le faire, grâce à Dieu ». « On est content parce qu’on va voyager, explique une femme. Cela faisait longtemps qu’on était là ». De son côté, un homme déclare : « On s’en va avec une pêche énorme, vous savez... ».
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Une fois sortis des limites de la capitale, les migrants ont envahi les bas-côtés du périphérique nord pour se rendre dans l’Etat de Querétaro, au nord de Mexico. Un périple que les uns ont entamé à pied, les autres dans des véhicules particuliers, perchés sur des camions ou alors entassés dans des bus urbains prêts à les emmener, mais pas gratuitement. « On est en train de demander combien il nous fait payer pour nous emmener à Querétaro, explique l'un d'entre eux. Histoire d’aller un peu plus vite »
Ils savent que la route jusqu’à Tijuana est encore longue et dangereuse. Mais ils sont toujours décidés à parvenir à la frontière avec les Etats-Unis, où de nombreux migrants affirment vouloir entrer légalement.