Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Succédant en 2015 à Cristina Kirchner, qui avait laissé l'économie au bord de l'abîme, Mauricio Macri avait promis de rétablir les grands équilibres. Mais il a voulu le faire progressivement pour limiter les tensions sociales. La crise monétaire l'a obligé à recourir au Fonds monétaire international et à présenter un budget qui imposera des sacrifices aux Argentins.
Gilbert est commerçant. Cette année, ses ventes ont baissé de 20%, mais il croit que l'ajustement voté par le Parlement est nécessaire. « Je suis d'accord avec ce budget, nous dit-il. En ce moment, le pays a besoin d'un ajustement. Je pense qu'il faut tenir le coup. Le moment venu, ça ira mieux. Mais c'est très dur ! »
Quel avenir pour les PME ?
Le gouvernement a fait appel au FMI en mai, pour obtenir un crédit de 50 milliards de dollars suite aux attaques dont a été victime le peso, la monnaie nationale. Le pays est entré en récession, et Fernando, manutentionnaire, se préoccupe de l'avenir des petites et moyennes entreprises.
« Le niveau de la consommation a beaucoup baissé, ce qui affecte aussi les PME. Pour améliorer les choses, il faut produire. Alors j'espère qu'on utilisera les crédits du FMI pour la production », argumente-t-il.
Vers une explosion sociale ?
Lucas est gardien d'immeuble. Il pense que ça ne va plus : « On ne peut pas continuer comme ça. Rends-toi compte que pour aller d'ici à mon domicile, en banlieue, je dois prendre un bus et un train, 100 pesos l'aller-retour ! Et ça va encore augmenter. Je crois que ça va exploser... »
Y aura-t-il une explosion sociale ? Le budget 2019 fait porter l'effort sur les classes moyennes, dont les impôts vont augmenter. Tandis que les prestations sociales seront à la hausse. Manière de tenir, en attendant la reprise, prévue pour le milieu de l'année prochaine.
►Écouter sur RFI : L’Argentine bascule dans une nouvelle crise (Grand reportage)