Face à la crise du peso, l'Argentine annonce un plan d'austérité

L'Argentine a annoncé ce lundi de nouvelles mesures d'austérité, la suppression de plusieurs ministères et une plus forte taxation des exportations, afin d'atteindre l'équilibre budgétaire en 2019 et de stabiliser son économie, confrontée à un effondrement du peso.

« Cette crise, ce n'est pas une de plus, elle doit être la dernière. Nous avons tout pour nous en sortir », a déclaré le président argentin de centre droit Mauricio Macri, dans un message enregistré. Depuis le début de l'année, le peso a perdu 50% de sa valeur face au dollar et la Banque centrale a engagé des mesures drastiques et coûteuses pour freiner la dégringolade.

« Ne pas dépenser plus que ce que nous avons »

Cette annonce intervient à la veille d'une réunion mardi à Washington où l'Argentine va demander au Fonds monétaire international (FMI) une accélération du programme d'aide à la 3e économie d'Amérique latine. « Nous devons faire face à un problème de base : ne pas dépenser plus que ce que nous avons, nous devons tous faire les efforts pour équilibrer les comptes de l'État, a-t-il prévenu. Nous allons demander à ceux qui en ont la plus grande capacité, de contribuer, ceux qui exportent ».

« Nous savons que c'est une mauvaise taxe, mais je vous demande de comprendre que c'est une urgence », a-t-il dit à l'adresse des riches exportateurs agricoles.

Mauricio Macri s'est par ailleurs voulu rassurant: « nous affrontons les difficultés de la meilleure manière. On va surmonter la crise en prenant soin des plus nécessiteux ». Il a promis « le renforcement des allocations, des programmes alimentaires et le plafonnement du prix de certains produits de base ». Plusieurs ministères seront supprimés, une décision qui se traduira par une baisse du budget et des effectifs.

Equilibre budgétaire en 2019

Après l'intervention du président, le ministre de l'Economie Nicolas Dujovne a précisé les mesures: il s'agira de parvenir à l'équilibre budgétaire dès 2019, alors que l'objectif pour 2019 était un déficit de 1,3% du PIB dans le cadre de l'accord avec le FMI conclu en juin qui comprend un prêt de 50 milliards de dollars. Alors que le déficit était passé de 6% en 2015 à 3,9% en 2017, le gouvernement s'était engagé auprès du FMI à le réduire à 2,7% du PIB cette année, puis 1,3% en 2019, et de parvenir à l'équilibre en 2020.

Le gouvernement avait déjà pris des mesures pour réduire le déficit budgétaire, alors que l'inflation dépassera les 30% en 2018. Nicolas Dujovne devait s'envoler lundi soir pour Washington. Mardi, il a rendez-vous avec la directrice générale du FMI Christine Lagarde pour négocier une révision de l'accord signé en juin entre l'Argentine et l'institution de Washington.

(avec AFP)

Partager :