Avec notre correspondante à Buenos Aires, Aude Villiers-Moriamé
Pluie glaciale et bourrasques de vent. Les conditions sont peu propices à une manifestation en plein air, mais cela n'a pas dissuadé les milliers d'Argentins réunis sur la place du Congrès.
Micaela Martos est étudiante en art à l'université de Buenos Aires. « J'ai fait toutes mes études dans le secteur public, c'est l'un des grands avantages de ce pays. C'est quelque chose de formidable, qui est sur le point de s'effondrer », craint-elle.
« Les universités sont détruites, les toilettes sont toujours cassées, regrette Micaela. Dans ma fac, où j'étudie l'art, on n'a même pas de salle avec une télé qui fonctionne pour regarder un film. On sent bien que l'éducation est la dernière des priorités de ce gouvernement. »
« On a chaque fois moins de moyens »
Même constat pour Florencia Itovich, professeure assistante à l'université de San Martin. Elle dénonce les coupes budgétaires qui affectent son établissement : « Je travaille sur ce poste gratuitement depuis trois ans », explique-t-elle.
Et d'ajouter : « Il y avait des concours pour devenir professeur titulaire, mais ils ont été supprimés. Des terrains appartenant à l'université ont été vendus. On fait ce qu'on peut pour apporter la meilleure éducation possible aux étudiants, mais on a chaque fois moins de moyens. »
Les professeurs réclament l'ouverture de nouveaux postes et une hausse de salaire. Alors que le taux d'inflation devrait dépasser les 30% cette année, le gouvernement ne leur a proposé jusqu'ici que 15% d'augmentation.
De nouvelles négociations sont prévues ce vendredi, dans un climat extrêmement tendu.
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