Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
D'un côté, une dizaine de véhicules de la police fédérale. De l'autre, une centaine de militants kirchnéristes. Esther n'est pas une militante, mais elle est venue soutenir Cristina Kirchner.
« Elle n'a rien à cacher, ils n'ont rien trouvé contre elle et ils ne trouveront rien, assure-t-elle. Elle a toute ma confiance. Les gens ont voté pour Macri parce qu'il avait promis que ça irait mieux. Mais il a menti. Pour ce qui est de mon commerce, de décembre à aujourd'hui, je n'ai plus rien vendu ! »
Roberto, un ingénieur qui habite le quartier, n'est pas du même avis. « C'est lamentable qu'on l'ait eu comme présidente. La perquisition est une question secondaire, mais c'est le genre de choses qui doivent se passer pour que le pays s'en sorte. Ce que les kirchnéristes ont volé est inédit ! »
Cristina Kirchner, qui a passé la nuit au domicile de sa fille, n'était pas présente lors de la perquisition de son appartement, d'une superficie de 250 mètres carrés environ, a précisé l'un de ses avocats, Gregorio Dalbon tout en dénonçant un « cirque » et que la police ne trouverait « que les effets personnels » de la sénatrice.
Par ailleurs, une deuxième perquisition a été lancée ce jeudi à Rio Gallegos, en Patagonie, dans le sud du pays, dans une autre propriété de l'ex-présidente. Elle s'est terminée à la nuit tombée.
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Cristina Kirchner a toujours divisé la société argentine. Mais si, malgré ses ennuis judiciaires, près de 30 % de l'électorat lui fait encore confiance, c'est parce que, loin de s'améliorer, comme l'avait promis le président de centre droit Mauricio Macri, la situation économique s'est dégradée au cours des derniers mois.