Le journal Pagina 12 est vent debout contre le Fonds monétaire international qui a accordé un prêt de 50 milliards de dollars pour venir en aide à l’économie argentine : « La médecine administrée par le FMI aux économies en difficultés est toujours la même. Elle a pour ingrédients un ajustement fiscal, une politique monétaire restrictive et la flexibilisation du travail. Il était illusoire de croire qu’un tel ajustement brutal permettrait le retour des capitaux étrangers alors que la liquidité globale s’était contractée. C’était une grave erreur du gouvernement Macri », estime le quotidien de gauche.
Un point de vue que ne partage pas La Nacion « L’actuel gouvernement a promu des réformes très significatives pour que l’économie argentine puisse se redresser sur des bases solides et saines », souligne le journal conservateur. « Mais ce qui compromet les efforts de l’exécutif, ce sont les entreprises qui, profitant du prétexte de la crise, augmentent de manière brutale les prix de différents produits ». Quoi qu’il en soit, conclut de son côté le quotidien Clarin, « le gouvernement a perdu sa crédibilité. Pour regagner la confiance de ses concitoyens, le président Macri devrait procéder à un changement ministériel, et ceci avant la fin de cette semaine ».
Venezuela : le syndicat de la presse tire la sonnette d’alarme
« Le SNTP, le Syndicat national des employés de la presse, affirme que les réformes économiques annoncées ces derniers jours par le gouvernement de Nicolas Maduro risquent d’anéantir les médias du pays, dont au moins dix ont déjà annoncé des licenciements de personnel, voire leur fermeture », rapporte le quotidien El Carabobeño.
En cause : l’augmentation de 3 400 % du salaire minimum, effective à partir de demain. Une hausse que de nombreux médias ne peuvent tout simplement pas se permettre, souligne le syndicat. « La direction d’El Universal, l’un des plus anciens journaux du Venezuela, a annoncé à ses employés qu’il ne pourra pas payer les nouveaux salaires. Deux journaux régionaux de l’État de Lara ont annoncé qu’ils avaient mis à l’arrêt leurs rotatives. Dans l’État de Carabobo, deux journaux ont licencié l’ensemble de leurs salariés. Deux radios locales dans l’État de Guayana ont renvoyé 23 de leurs 40 journalistes », pour ne nommer que ces quelques exemples.
Haïti : la difficile rentrée
Lundi prochain, c’est la fin des vacances d’été en Haïti. Mais cette rentrée s’annonce particulièrement difficile, alerte plusieurs journaux haïtiens. Environ 8 écoles sur 10 en Haïti sont des établissements privés, et donc payants. Or, la situation économique en Haïti est telle que de très nombreux parents manquent d’argent. « À l’heure où le taux de chômage ne cesse de grimper, au même rythme que l’inflation » beaucoup d’enfants ne savent toujours pas s’ils vont retourner à l’école lundi, écrit Le National. Constat alarmant aussi chez « les bouquinistes, les marchands de valises et autres accessoires scolaires ». Tous confirment « que la vente n’est pas au rendez-vous cette année ».
Le Nouvelliste pointe du doigt le gouvernement haïtien. Les parents « se saignent, mais l’État, en contrepartie, ne garantit pas la qualité de l’éducation », fustige l’éditorialiste qui poursuit : « Personne ne sourcille quand l’incompétence de beaucoup trop d’enseignants est évoquée ».Quand« après une décennie d’études, beaucoup trop d’enfants traînent des lacunes dans des matières de base ».
Le Nouvelliste critique aussi l’opacité dans la gestion des fonds publics alloués à l’éducation nationale. « Pour les kits scolaires, l’État a décidé de réinjecter de l’argent sans communiquer officiellement les résultats d’une double enquête, administrative et judiciaire ».
Celle-ci devait éclairer « la dénonciation d’une surfacturation présumée des kits scolaire », un scandale qui a coûté l’an dernier « son poste au ministre des Affaires sociales. Qu’est-ce qui s’est passé dans cette affaire de kits scolaires ? Qui sont les responsables, s’il y a eu non-respect des normes, non-respect de la loi ? Quelle leçon a été apprise pour faire autrement et dissiper ainsi les suspicions de favoritisme, de surfacturation lors de l’acquisition de kits scolaires ? »
Et Le Nouvelliste de conclure : « L’absence de réponse à ces questions tend à confirmer que cette administration aime la pénombre, sans comprendre qu’il faut prendre le temps d’expliquer les décisions et convaincre de l’utilisation transparente et efficiente des ressources publiques ».