Dès son arrivée sur place le 24 juin 2018, cette mission du Haut-commissariat des Nations-Unies pour les droits de l’homme savait qu’il serait difficile de travailler avec les autorités nicaraguayennes. Depuis le début de la crise en avril dernier, Daniel Ortega, le président du Nicaragua, faisait la sourde oreille aux appels au calme lancée par la communauté internationale et l’ONU en particulier.
Hostilité
Et la présence sur place de cette mission n’a fait qu’accentuer son hostilité. Une présence qu’il assimilait à de l’ingérence. Car, si cette mission estime dans son rapport que les autorités locales sont responsables d’une répression féroce contre une population sans défense, Daniel Ortega la justifie comme une réponse face à une tentative de coup d’Etat.
L’ONU va donc quitter Managua ce samedI, mais elle continuera « à distance » à contrôler et informer sur la situation des droits de l’homme au Nicaragua selon un communiqué. Un départ qui forcément ne ravit pas les victimes de cette répression. C’est le cas notamment de l’Alliance civique pour la justice et la démocratie qui regroupe les étudiants, les entrepreneurs, la communauté paysanne et des membres de la société civile.
« Mépris »
Pour Amnesty International, la décision de Daniel Ortega met « en évidence les crimes et son mépris des obligations internationales ». Une décision qui intervient au moment même où la justice nicaraguayenne prononce des peines très lourdes contre des acteurs de ces manifestations.