Au cours des deux dernières années, c'était quasiment toujours complet à l'hôtel Casa Marimba, situé à 20 kilomètres de la capitale Managua. Mais cette année, les touristes étrangers ont déserté ce complexe au bord d'un lagon, comme le constate Iban Salaber, le copropriétaire : « Malheureusement, on garde encore l’image des violences au niveau international et du coup il n’y a quasiment plus de touristes qui arrivent. On a pas mal de copains qui ont des hôtels/restaurants et tout le monde voit l’impact, tout le monde a perdu presque tous leurs clients. »
L’impact économique est considérable : trois quarts des petits établissements hôteliers ont fait faillite. Le Casa Marimba est toujours ouvert, mais perd de l'argent. « Par rapport à ce qu’on aurait pu gagner, 5 000 à7 000 dollars/mois (…). Là on gagne plus d’argent, disons qu’on perd les 200/300 dollars/mois. »
A défaut de vacanciers étrangers, le Français de 33 ans mise sur le tourisme local, mais s'interroge tout de même sur l'avenir : « Je me vois rester au Nicaragua encore un moment, après on peut tenir encore un certain moment parce qu’on compte sur le tourisme local, qui nous permet d’avoir quelques clients. On a dit à nos employés qu’on n’avait plus de quoi les payer, mais qu’on leur donnerait tout ce qu’on gagnerait. Là on fait plus d’argent pour l’hôtel (…). On va voir combien de temps ça va durer, mais si ça ne s’améliore pas, c’est possible qu’on arrête toutes les opérations à un moment donné. »
Le secteur de la restauration est lui aussi touché : un établissement sur trois a mis la clé sous la porte.