Afflux de migrants vénézuéliens à la frontière équato-colombienne

Le flux de Vénézuéliens qui fuient la crise de leur pays ne tarit pas. Principal point de passage entre la Colombie et l’Equateur, le pont Rumichaca tourne rapidement au camp de migrants. L'Equateur exige désormais que ces derniers aient un passeport pour les laisser entrer. La mesure, annoncée la semaine dernière, est entrée en vigueur samedi 18 août.

Avec notre envoyée spéciale, Marie-Eve Detoeuf

Au pied du pont Rumichaca, il y a la longue queue des Vénézuéliens qui vont faire tamponner leur passeport. Ils sont arrivés là en bus ou en stop, et veulent continuer jusqu'au Pérou ou plus loin. Et puis, assis sur le trottoir, il y a les autres, qui voudraient eux aussi continuer leur route mais qui n’ont pas de passeport.

L’Equateur exige un passeport depuis samedi 18 août. La mesure a pris de court des centaines de migrants.

« Le président équatorien ne veut pas céder. C’est terrible ce qu’il nous fait. Nous, nous ne voulons pas rester dans son pays, nous voulons juste qu’il nous laisse passer, parce que nos familles sont en train de mourir de faim au Venezuela. Il n’y a pas de médicaments dans les hôpitaux, il n’y a rien a manger. Si notre pays allait bien, nous serions restés au Venezuela », témoigne l'un d'entre eux.

Difficile d'obtenir un passeport

Pourquoi sont-ils partis sans passeport ? Parce qu’il est difficile d’en obtenir un au Venezuela.

« Sans magouille, ce n’est pas possible. Pour obtenir un rendez-vous, il faut que tu payes beaucoup d’argent. Et maintenant, ils te le font payer en dollars. Alors, il n'y a pas moyen ! Ce n’est pas que nous voulons ne pas avoir nos papiers en règle, c’est que nous ne pouvons pas », rajoute une autre migrante.

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Les Vénézuéliens sans passeport qui s’apprêtent à passer une nouvelle nuit sur le trottoir grelottent dans leurs petites couvertures. Il fait froid sous les tropiques, à 2 900 mètres d’altitude.

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