Venezuela: Nicolas Maduro lance une nouvelle monnaie pour faire face à la crise

Au Venezuela, le président Nicolas Maduro a annoncé pour ce lundi 20 août le lancement d’une nouvelle monnaie, le bolivar souverain, pour endiguer la grave crise économique que connaît le pays. Une reconversion monétaire qui inquiète les Vénézuéliens.

Longues files d’attente dans les commerces et aux stations d’essence... La population se prépare à l’arrivée de nouveaux billets, qui compteront cinq zéros de moins que les actuels.

Les Vénézuéliens redoutent surtout une nouvelle hausse des prix. Le pays fait déjà face à une inflation galopante qui pourrait atteindre 1 000 000% cette année, selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international.

Pour faire ses courses, la population compte en millions. Le prix du kilo de viande vaut près de six millions de bolivars, soit près d’un dollar américain. Certains commerçants arrêtent même de compter les billets et les pèsent à la place.

Quasi-faillite

Le pays est, toujours, au bord de la faillite. Avec une dette publique de 150 milliards de dollars et sa production de pétrole, sa principale source de revenus, a baissé de moitié en un an.

Ce n’est pas la première fois que le pays a recours à un tel dispositif. En près de dix ans, la monnaie nationale a déjà perdu huit zéros. Sans aucun résultat.

Ce plan de relance économique comprend également des mesures pour augmenter le pouvoir d’achat. Le président Nicolas Maduro souhaite fixer le nouveau salaire minimum à 1 800 bolivars souverains, soit une multiplication par 34 du salaire minimum actuel.

Pénuries

Dans la rue, l’heure est au découragement, car ce plan de reconversion monétaire prévoit également un nouveau système pour le prix de l’essence, qui mettra un terme à sa quasi-gratuité.

Les pénuries alimentaires s'enchaînent et les produits de base sont épuisés. Sans compter le manque de médicaments dans les hôpitaux et d'électricité pour la consommation.

Grève

Trois des principaux partis d'opposition annoncent d'ores et déjà des grèves, à partir de la semaine prochaine.

Le plan avec lequel Nicolas Maduro veut endiguer la grave crise socio-économique n'est rien d'autre qu'un « plan de destruction », ont écrit dans un communiqué trois des principaux partis d'opposition du Venezuela, Primero Justicia, Voluntad Popular et Causa R. Ils fustigent des mesures « désordonnées et irrationnelles » qui, selon eux, « ne feront qu'accroître le chaos » dans le pays.

« A aucun moment M. Maduro ne nous dit comment il compte augmenter au Venezuela la production des biens et des services que demandent les Vénézuéliens, regrette Alfonso Marquina, député du parti Primero Justicia et vice-président du Parlement vénézuélien. Si la production n'augmente pas mais que les entreprises doivent maintenant en plus financer une augmentation du salaire minimum et payer plus d'impôts, sans parler qu'elles continuent à être soumises à un contrôle des prix, et bien le peu d'entreprises qui nous reste dans notre pays vont devoir cesser leur activité. »

Face à ce danger, l'opposition lance donc un appel à « l'union nationale et à une grève générale » à partir de mardi.

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